Articles de presse (sélection)
La Montagne, le 8/11/99
1 BAIE DES SINGES
Malembe
ou la vague cubaine
Les rythmes
cubains de Malembe ont fait le plein vendredi soir à La Baie des Singes
où plus de deux cents personnes se sont laissées entraîner
dans une ambiance très latine.
L'architecture aidant, l'ancienne grange cournonnaise devenue -La Baie des Singes-
avait pris des airs d'hacienda vendredi soir. Il faut dire que les airs qui
s'échappaient du bâtiment ajoutaient à cette impression
puisque le groupe Malembe officiait sur scène à grand renfort
de bongos et de congas.
Les cinq Clermontois, qui peaufinent leur art depuis déjà huit
ans, n'ont eu besoin que de trois morceaux pour briser la glace et entraîner
leur public sur la piste de danse vite trop étroite pour contenir tout
le monde.
Il était, en effet, bien difficile de résister aux rythmes tantôt
lancinants, tantôt endiablés de Malembe, qui avait eu la bonne
idée d'inviter le trompettiste Sylvain Gontard et dont l'instrument ajouta
encore un peu de punch à une musique qui n'en a pourtant guère
besoin.
Portés Par la voix claire de Kato Rodriguez, le piano fluide de Jean-Michel
Plasse et la rythmique du Contrebassiste Philippe Bonnet, les percussionnistes
Gilles Dumoulin et Lino Rodriguez n'ont eu aucun mal à réchauffer
les corps et à justifier la sortie du premier CD du groupe "Cafe",
qui reprend quelques-uns des grands airs traditionnels cubains.
Avec une tournée péruvienne à son actif, la première
partie de Yuri Buenaventura et quelques concerts mémorables, le groupe
semble désormais prêt à passer à la vitesse supérieure
avec, peut-être, d'ici à quelques mois, les premières compositions
originales. A suivre..
La Montagne, novembre 99
2 MALEMBE
Le "son " à leur façon
En gravant
" Cafe " dans le studio riomois de l'AMTA (Agence des musiques traditionnelles
en Auvergne, à Riom), Malembe montre que la vague cubaine n'est pas qu'une
vogue. Elle irrigue aussi la musique qui se fait en Auvergne.
D'emblée se détache un piano allègre, appuyé par
une flûte légère, une contrebasse qui assure l'assise et
les percussions qui titillent l'ensemble. Ça ondule comme les hanches
des Cubaines. Pas de doute, c'est de l'authentique musique cubaine. Bon connaisseur
du répertoire, continuateur de la tradition par d'autres voies que la
reproduction à l'identique ou que le métissage à outrance,
Malembe a de la personnalité et l'exprime sans complexe.
Avec "Cafe", CD enregistré en février dernier à
l'AMTA, ce groupe de cinq musiciens offre une bonne introduction avec les musiques
de Cuba : son, son montuno, guarija, bolero, autant de rythmes qu'on réunit
sous le vocable générique de "son".
Dès "El Negro Bembon", le ton est donné, et la coloration
générale du disque est affichée. Le piano, bien tenu par
Jean-Michel Plasse, est au cur du système. C'est autour de lui
que gravitent les autres instruments et les voix. Voilà pour la marque
de fabrique.
Arrivé là, on se demande si Malembe tiendra son pari : revoir
et corriger dix grandes compositions du répertoire cubain, assurer un
improbable "crossover", que laisse entrevoir la mixité des
troupes : Lino Rodriguez, percussions (congas, bongos) et chant ; Kato Rodriguez,
chant et flûte ; Plasse au piano, Philippe Bonnet à la contrebasse,
Gilles Dumoulin aux percussions (timbales, marimba) et chant. Eh bien! oui.
La Montagne, le 4/12/00
3 MALEMBE AU GUINGOIS
Quand la salsa est là, tout va
La salsa
: une danse, une musique, un esprit. Rien ne manquait à l'appel, samedi
soir au Guingois, pour le concert de Malembe, organisé dans le cadre
des Journées mondiales de lutte contre le sida. Et comme le public avait
répondu présent, l'ambiance fut des plus torrides, entre maracas
et tradition cubaine. Avec ou sans "Cha-cha-cha".
On appelle ça une soirée réussie. De celles qui vous font
oublier les déconvenues passées, les salles parfois un peu vides
et froides, avec une chaleur qui fait du bien à l'entrée du mois
de décembre. Et qui confirme, pour ceux qui en douteraient encore, que
la salsa et tout ce qui concerne, de près ou de loin l'Amérique
latine, est dans l'air du temps.
Salsa donc, samedi soir, dans la petite salle du Guingois. Avec, aux commandes
les Clermontois au cur cubain : Malembe. Ils venaient dans le cadre des
Journées mondiales de lutte contre le sida (des membres d'AIDES-Montluçon
étaient présents pour faire de la prévention) et avait
prévenu tout le monde d'entrée : "personne ne va rester assis
ce soir !"
Le ton était donné, il ne pouvait qu'y avoir de l'ambiance. Et
comme on s'y attendait, la magie de la salsa et de ses dérivés
a bien vite opéré. Alors que le Guingois n'en finissait pas de
se remplir, les premiers danseurs en ont entraîné d'autres, les
tables ont rapidement été de trop, et la folie latino collective
l'a emporté.
Sur scène, les cinq membres du groupe, très classes, tenaient
la barre avec assurance. Des percussions dont le rythme colle à la peau,
des voix chaudes et bien dans le ton de la chanson cubaine, et un piano qui
distille de rafraîchissantes improvisations au fil des morceaux. Le tout
avec une interprétation très " propre ", sans fausse
note aucune.
Sous les spots rosés et le soleil des maracas, la danse. Une danse qui
suit les rythmes des morceaux, tantôt langoureuse, sorte de farniente
chorégraphié, tantôt endiablée, dans un tourbillon
chaloupé. Dans cette atmosphère festive qui se dégage tant
de la salle, que de la scène, la salsa semble éternelle, infinie.
Il y a la générosité des musiciens qui ne comptent pas
leur temps, il y a aussi un style dont les morceaux ont tous un air de famille.
Les non-initiés trouveront que tout se ressemble un peu, les amoureux
de cette musique sensuelle sentent les nuances et n'en semblent jamais vraiment
rassasiés.
Ils auront été comblés, des morceaux longs, avec d'importantes
parties musicales, des rappels généreux : les membres de Malembe
ont tout donné. Avec classe, cela va sans dire. Il ne restait plus qu'à
leur donner un " Muchas gracias seniores ", en attendant de pied ferme
la prochaine "salsa".
La Montagne, le 27/7/00
5 CARNETS D'ÉTÉ
Un peu du soleil de Cuba...
Décidément, les " Carnets d'été " organisés
par la municipalité, n'ont d'estival que le nom. Et la musique, bien
sûr. Le groupe Malembe était à l'affiche du concert de mardi
: ses rythmes cubains bariolés ont bien vite fait de revigorer les curs
auvergnats détrempés.
Le concert, prévu initialement à 21 heures, avait quelques dizaines
de minutes de retard, et c'était tant mieux: les instants précédant
les premiers accords de Malembe résonnaient de cliquetis pluvieux de
mauvais augure. Quelques parapluies par-ci par-là, quelques passants
trop heureux de trouver un abri sous la devanture des cafés... Il n'y
avait pas foule sur la place de la Victoire, Annulé ? Pas annulé
? On se demandait, dubitatif, si le groupe allait prendre le parti de jouer,
malgré le temps et l'absence flagrante de public. Un doute bien vite
dissipé.
21 h 30 sonnent à la cathédrale, et Malembe entre en scène.
Costumes blancs de rigueur, congas et timbales annoncent un récital haut
en couleurs. Kato Rodriguez, chanteur de la formation, saisit le microphone.
Le public s'amasse peu à peu sous les quelques mètres carrés
couverts, à deux ou trois pas des musiciens, tandis que les parapluies
se rassemblent au milieu de la place. Une affluence croissante qui n'en finit
pas : Julien Bertrand et sa trompette s'envolent dans des improvisations endiablées.
Cuba réchauffe tous les curs.
Puis c'est au tour de Gilles Dumoulin de faire son numéro; surprenant
percussionniste qui, au gré de ses prouesses musicales, fait l'admiration
des spectateurs. On ne fait plus attention à la pluie, qui d'ailleurs
s'en va enquiquiner d'autres lieux. On ne tarde pas alors à quitter l'imperméable.
Jean-Michel Plasse au piano, Philippe Bonnet à la contrebasse et Lino
Rodriguez aux congas accompagnent leurs compères dans le "son"
cubain, musique traditionnelle à l'origine de la salsa.
Vous avez dit salsa ? Quelques aficionados
des rythmes latinos improvisent des pas de danse. Malembe joue une "invitacin
al son" mémorable, et les spectateurs suivent. La place n'est pas
noire de monde, le ciel est toujours un peu menaçant, mais une chaude
ambiance s'est emparée du publie. Les compositeurs cubains Eddie Palmieri,
Ray Barretto, Bobby Capo ou encore Papy Oviedo illustrent tour à tour
le répertoire de Malembe : du soleil et encore du soleil. Les "Carnets
d'Eté" rétablissent la légitimité de leur nom.
Le nombre de spectateurs ne cesse pas de croître sur les pavés
de la place de la Victoire, durant les deux heures du concert. Malembe alterne
standards rubans, bien connus de tous, et chansons moins célèbres
mais tout aussi dansantes. Ce qui crée d'enthousiasmants refrains, repris
en chur par le public, et d'intéressantes découvertes. Quand
on sait que la formation, clermontoise d'origine, s'est aguerrie lors d'une
tournée en Amérique du Sud, on comprend l'authenticité
de sa musique.
Et on la comprendra encore à la fin octobre : Malembe participera, en
effet, au festival de salsa de Royat. Espérons que la pluie épargnera
cette manifestation, mais dans le cas contraire le groupe saura bien, une fois
encore, chasser la grisaille.
R. S.
6 La montagne, le 12/7/99
La salsa cubaine à la sauce Malembe
Concert très apprécié, vendredi, au plan d'eau de Cournon
avec des spectateurs enthousiasmés et emportés par le rythme déhanché
de la salsa cubaine interprétée par le groupe Malembe, qui est
connu dans la région pour la qualité de ses adaptations de musique
traditionnelle cubaine.
Malembé existe depuis six ans et se produit sur scène depuis trois
ans. Plusieurs années de travail, de répétitions, et de
concerts pour un résultat très encourageant. L'ensemble mêle
fibre traditionnelle cubaine, grâce au style original des deux frères
Rodriguez, d'origine péruvienne technique maîtrisée des
trois musiciens de la région.
Né de la rencontre de Kato Rodriguez, au chant et à la flûte
traversière, et de Philippe Bonnet, à la contrebasse, Malembe
a choisi de s'inspirer de la musique traditionnelle cubaine pour "revenir
aux sources de la salsa, qui est cubaine à l'origine, et plus acoustique,
plus authentique que la salsa moderne" explique Philippe Bonnet. Tout l'art
de Malembe est justement de revenir aux sources de la salsa cubaine traditionnelle
pour l'interpréter assez librement. Avec un piano en plus et des instruments
traditionnels en moins, c'est une salsa finalement assez moderne qui est produite.
Le chant et la flûte de Kato, le son des congas de son frère, et
le rythme des timbales de Gilles Dumoulin rappellent les airs de la salsa cubaine,
tandis que la contrebasse de Philippe Bonnet et la rapidité du piano
de "Speed" Jean-Michel Plasse apportent une note tout à fait
nouvelle et originale.
Le mélange est étonnant et très réussi. On regrette
simplement que le groupe ne produise que des reprises et n'ait pas encore réalisé
de compositions. Certes, c'est toujours un grand plaisir de chanter et rechanter
des airs connus, comme "Guantanamera" mais on aimerait bien en découvrir
un peu plus...
La qualité d'interprétation de Malembé prouve en tous cas
que la richesse des talents des musiciens est loin d'être totalement exploitée.
En attendant la sortie du premier disque...
7 INFO 63, Le
6/10/99
Café cubain avec Malembe
Plutôt que de remonter aux sources, parcours long, éprouvant, quelques
gros et gras poissons préfèrent nager en terrain saumâtre
quitte à s'échouer, toute honte bue, sur des bas-côtés
bien trop fréquentés. Là, des carnivores à l'odorat
développé se chargent de les convertir au tout-commercial, en
ressassant du haut de leur chaire cathodique les mots "vente, mode, effet
latino". Et de les bouffer jusqu'à la dernière arête.
Les plus sincères sauront éviter de tels pièges. A l'intersection
-authenticité, falsification-, Malembe a choisi la première route.
Emmené par Kato Rodriguez, encyclopédie de la musique latino américaine,
le quintette clermontois défend fièrement la bannière étoilée
bleue et blanche, et arbore avec non moins de classe la pompe bicolore du sonero.
"Café", dix titres tout frais sorti de l'AMTA (la première
production Gong), insiste ainsi sur le trait traditionnel, via quelques fins
arrangements expédiés de mains de maîtres : Jean-Michel
"Speed" Plasse (piano), Gilles Dumoulin (timbales, marimba, chant),
Lino Rodriguez (congas, bongos, chant), Kato (chant, flûte) et Philippe
Bonnet (contrebasse). Dégagée des colorations jazzy et affranchie
des facilités de style, la formation excelle dans le répertoire
cubain traditionnel, une vista qui sent son imprégnation culturelle et
l'amour de la chanson.
Guajira
Dix standards cubains,de Capo à Baretto, en s'arrêtant sur Salgado
(Paulirio), dix exercices de style auxquels le principal aurait pu faire défaut
: l'âme. Pensé et conçu comme un album abouti, intimiste,
voire minimaliste, "Café " s'avère de superbe facture,
une sorte de bouffée de pureté au cur de l'écurante
vague latino. Spontané, nuancé, griffé au cur de
chaque titre par la maestria pianistique et les savants entremêlements
de voix, l'album respire l'honnêteté artistique et révèle,
au fil de la découverte, de sacrées envies de faire la fête.
Beaucoup de travail, bien évidemment autant instrumental que culturel,
et des projets plein la valise. Un voyage à Cuba, l'intégration
d'une rythmique (tres et guitare), autant de désirs qui inscrivent Malembe
dans le contre-courant, tout en faisant office de révélateur aux
yeux du novice. Pour apprendre la vie, tout simplement, et en découvrir
les joies et les peines. Les chansons de Malembe ne font rien de plus, et c'est
déjà énorme. Et le mieux reste encore de les écouter
sur scène, samedi 6 novembre, à la Baie des Singes de Cournon,
à 20 h 33, accompagnés de Sylvain Gontard à la trompette.
Une nuit métissée, digne et fière, un de ces instants magiques
marqués aujourd'hui d'un premier album. H D
LA MONTAGNE, le 21/05/2001
8 Chaleur caraïbe et allégresse salsa
HAVANE
Entre deux récitals
de piano, le Festival Piano à Riom s'est offert un trépidant détour par Cuba,
samedi soir. Il flottait sur l'ancienne manufacture des tabacs de Riom comme
une persistante odeur de havane. Ce n'était pas le fumet récurrent d'une ancienne
production, puisque là n'étaient fabriquées que des cigarettes. Seule l'imagination
pouvait ainsi titiller les narines des spectateurs de Piano à Riom en les projetant
sur la banquette arrière d'une Américaine décatie mais vaillante; croisant sur
le Malecon -la Croisette havanaise- en crapotant un barreau de chaise pour corser
le goût d'un vieux rhum local. Ivresse, chaleur, et surtout musique. Et là,
question rythme, Malembe en connaît un rayon. Malembe ne produit pas de la musique
cubaine pour répondre à une mode "caraïbisante", dans la foulée du succès des
octogénaires du Buena vista social club (Eliades Ochoa, Compay Segundo ...)
Les six membres de ce groupe franco-péruvien travaillent leur sujet, s'appuient
sur l'histoire de la musique cubaine, sur son évolution, pour en donner une
interprétation classique ou moderne. Mais fi des explications ! La musique cubaine
se vit dans toute sa richesse, dans sa tendresse de blues tropical et dans son
allégresse salsa. Le public fort sage de Piano à Riom ne s'y est pas trompé,
et les chaises en plastique ont vite tangué au rythme des pulsations des cuivres
ou des percussions. N'y tenant plus, certains ont même franchi le pas en osant
danser en ombre chinoise devant la scène, à l'invite répétée du chanteur Kato
Rodriguez. La musique cubaine a la double qualité d'être entrainante, mais aussi
de s'affirmer d'une rare richesse pour l'auditeur exigeant, pour celui qui sait
aussi contenir ses jambes pour laisser son cerveau suivre les bas méandres de
la contrebasse ou le haut vol du piano. Le plaisir en est double. Malembe ou
la musique cubaine dans tous ses rythmes.